Après les îles, nous nous sommes dirigés vers le nord: une halte à Chumphon, puis une seconde à Bangkok avant de prendre un train pour Sukhothaï.
Nous n’étions pas les seuls à faire ce voyage, mais aucun Thaïlandais à l’horizon. Ce genre de trajet, aussi long et direct, est pris d’assaut par les touristes. Parfois ce n’est pas si mal de se retrouver tous dans un même endroit pour parler de nos expériences et de nos futures découvertes.
Parmi ces rencontres, Mattia, un italien, qui faisait le voyage seul. Il visite la Thaïlande après avoir passé un an et neuf mois en Australie. C’est donc à trois que nous décidons de nous rendre à Sukhothaï avant de repartir plus encore dans le nord.
(Après 20 heures de transport … près à enchaîner sur les six dernières heures)
C’est le routard qui nous conseille de nous rendre dans ce lieu! Aaaah le routard! Je me suis trompée tout à l’heure en disant que c’était à trois que nous avons décidé de notre route, parce qu’en réalité, nous sommes quasiment tout le temps trois, Flo le routard et moi, et parfois d’autres personnes se greffent à nous!
Bref, Sukhothaï n’est pas extraordinaire en soit, c’est une ville traversée par une immense avenue où les boutiques, bars et petits restos se sont installés. Rien de fou. Mais faites quelques kilomètres, en bus, taxis ou scooter (ce qui a été notre choix) et vous découvrez un espace magique, classé par l’UNESCO. Un ensemble de temples, jardins, petits lacs et de multiples bouddhas. L’entrée est payante, 100 baths par personne (2,50 euros, ce qui en soit n’est rien du tout), mais ça en vaut clairement son pesant d’or!
Nous nous y sommes baladés toute la journée, accompagnés de Daniel un brésilien rencontré le matin même et Alvaro un argentin qui dormait dans la même guesthouse que nous.
Sukhothaï est en fait connue et réputée parce que se côtoient la nouvelle et l’ancienne ville. Ces vestiges, restés en partie intacts, datent du XIIIe siècle. C’est l’ancienne capitale de la Thaïlande.
Personnellement, un de mes plus beau souvenir en Thaïlande. C’était la première fois que nous visitions des temples qui n’étaient pas couverts d’or. Ceux là sont en pierre, recouverts de mousse ou de plantes grimpantes. On peut donc s’imaginer ce que ça pouvait être des centaines d’années auparavant. C’est aussi un endroit très reposant, avec une réelle atmosphère apaisante. La végétation est partout et il faut parfois escalader de petites collines pour découvrir un bouddha gigantesque. Puis nous avons partagé ce moment avec d’autres voyageurs comme nous. Même si voyager à deux est plaisant, Flo est pesant. Je rigoooole! Non mais découvrir un lieu tout en découvrant des personnes, c’est un bon combo.
Nous avons d’ailleurs terminé cette journée autour d’un bon Pad thaï et de quelques bières!
ça fait rêver…..
eh oui, nous voyageons aussi « virtuellement » !
J’aime bien la posture d’équilibre sur le temple, vers les dernières photos :savez-vous que c’est la posture de Nataraja, danseur cosmique, représentation de Shiva…. ça va plaire au père….ainsi que les temples, les arbres géants, le pad thaï (je vais essayer d’en faire comme ça en en mangeant on sera un peu avec vous ….
On se régale à vous lire !
Bisous et bonne continuation !
Vous êtes joliment bronzés
Je pense que c’est l’endroit que je préfère pour le moment de l’ensemble de vos partages.
En photos, ça semble aussi très reposant et les temples sont magnifiques!!!! Ca me penser au livre de la jungle.
http://www.youtube.com/watch?v=WaSLzCw-yos
Besos
le soleil asiatique tape fort!!! on s’est mis à la crème solaire depuis quelques jours! c’est vrai que ça fait penser au livre de la jungle, sans les singes qui dansent, à notre grand désarroi
J’adore vos poses a cote des temples, et aussi vous deux enlaces, a cote de l’immense arbre qui enlace, lui, les marches d’un temple avec ses innombrables racines… Vous etes beaux les zouzous! On voit sur vos visages que le voyage a commence son travail de denouement des tracas. Vous avez de plus en plus zen, ca fait plaisir a voir Ndz, tes tetes delirantes a cote des Bouddhas: priceless! For everything else, there’s mastercard…
Ndz
Oui oui oui, Jungle Book of course! Aieeeeee confiaaaaaansssse…
Teresa très sensible à la mention du classement du site au patrimoine de l’UNESCO, moi même sans le classement je vote pour tout de suite.
Autre remarque qui me vient devant la superbe photo d’arbre (genre banyan?), un réflexe de prof de Lettres (on ne se refait pas): dans un passage fameux de La Nausée de Sartre, vers les 3/4 du roman, le narrateur, Roquentin (le texte a la forme d’un journal intime), a une vision tout à fait formidable devant une racine de marronnier. C’est un moment-clé du livre où il prend conscience du fait qu’il est contingent, « en trop », englué dans l’existence, bref, à ne pas lire un soir de mélancolie.
Ça commence plutôt tranquillement
« Donc j’étais tout à l’heure au jardin public. La racine du marronnier s’enfonçait dans la terre, juste au-dessous de mon banc… »
puis ça se gâte assez vite:
« (…) cette racine était pétrie dans de l’existence. Ou plutôt la racine, les grilles du jardin, le banc, le gazon rare de la pelouse, tout ça s’était évanoui; la diversité des choses, leur individualité n’était qu’une apparence, un vernis. Ce vernis avait fondu, il restait des masses monstrueuses et molles, en désordre – nues, d’une effrayante et obscène nudité. »
Et finalement ça tourne à la déroute:
« Je me laissai aller sur le banc, étourdi, assommé par cette profusion d’êtres sans origine: partout des éclosions, des épanouissements, mes oreilles bourdonnaient d’existence, ma chair elle-même palpitait et s’entrouvrait, s’abandonnait au bourgeonnement universel, c’était répugnant. »
Trois pages plus loin, le Roquentin de conclure: « j’avais appris sur l’existence tout ce que je pouvais savoir. Je suis parti, je suis rentré à l’hôtel, et voilà, j’ai écrit. »
Pauvre Sartre, on aurait bien voulu savoir ce que lui aurait inspiré ce lieu si beau et calme, et cet arbre si puissamment enraciné.
Vive Sukhothaï!