Après notre première semaine de wwoofing chez Margot et Marc, nous revenons sur Auckland dans le but d’acheter un van.

Première étape : Acheter un van

Comme c’est le cas en Australie, le prix de vente des véhicules change énormément en fonction de la saison. L’explication ? Arrivée massive de backpackers au début de l’été ( acheteurs potentiels )  et départ massif de backpackers au début de l’hiver ( vendeurs stressés voulant vendre leur van à tout prix ). C’est un peu un Wall Street où l’on connait par avance les évolutions de la valeur de l’action. Nous arrivons en plein hiver, l’action Van se trouve donc au plus bas. En été en revanche, les prix sont très hauts.

 Pour acheter un van en Nouvelle Zélande, il y plusieurs solutions. Un petit peu comme pour acheter une moto au Vietnam , il vous est possible soit de l’acheter dans un garage ( avec des garanties, donc c’est probablement le moyen le plus sur d’avoir un véhicule en bon état ) soit de l’acheter à un particulier.  Pour le premier cas, il vous en coûtera forcément plus cher. Nous avons donc choisi d’acheter notre van à d’autres backpackers. Sur Facebook il y a plein de groupes du type « Achat/vente de van en Nouvelle Zélande » sur lesquels vous pouvez trouver votre bonheur. Sinon, à Auckland ( et probablement dans les autres grandes villes de NZ ) il y a des « Car Market ». Les propriétaires des véhicules exposent leur bolide et tout est fait pour que l’acheteur puisse ressortir du Market avec son nouveau véhicule. Nous nous rendons au Car Market d’Auckland où nous voyons quelques van intéressants qui tournent aux alentours de 3000 – 3500 Dollars NZ ( 1 $ = 0,6 € ) . C’est finalement  sur Facebook que nous trouvons  un van intéressant. Nous donnons rendez-vous à un couple allemand pour voir leur van ( le même que ceux qu’on a pu voir au Car Market mais pour 1000$ de moins ).  Le van a l’air pas mal, aménagé à l’arrière avec un lit queen size, l’aspect extérieur est correct aussi. Je le conduis pendant 5 minutes et je ne trouve rien de particulier à redire. J’en parle à Lucie et nous nous mettons d’accord, c’est ce van que nous voulons. Il est bien moins cher que les autres et ce gentil petit couple d’allemands nous inspire confiance. 

Voila la fiche technique de Sam ( Nom attribué au van par d’anciens propriétaires, nous garderons cet état civil ) :

Modèle : Nissan Serena de 1994

Nombre de kilomètres : 304 000 environ

4 roues motrices

Couleur : Vert canard

Signe particulier : Gros jour sur la porte arrière du van qui ferme mal

Courroie de distribution : Aucune, c’est une chaîne

A ce moment là de l’histoire, nous étions contents. Quoiqu’un tout petit peu méfiants car ( en très très très très gros naïfs que nous sommes ) avant la vente, pour sceller l’accord et pour être sur que les allemands ne vendent pas le van à quelqu’un d’autre, nous décidons de leur donner un de nos passeports. Oui oui, ça a l’air insensé comme ça  mais c’est ce qu’on a fait … On négocie le prix à 1950$ au lieu de 2300 et on donne le passeport de Lucie. Il nous a fallu 1 heure pour nous rendre compte qu’on avait rien exigé de leur part. En clair, ils ont notre passeport, nous n’avons rien qui leur appartienne. Si ils veulent, ils peuvent vendre le van à quelqu’un d’autre et, de notre côté nous ne pouvons pas acheter un autre van si nous trouvons une meilleure occasion. Lucie est super détendue par rapport à ça car en effet nous les avons bien senti. De mon côté ça me fait un peu stresser car ils ne répondent pas à mes messages sur Facebook et je réalise petit à petit qu’on n’est pas dans la meilleure des situations. Durant la vente, ils ont exigé de nous laisser le van 3 jours plus tard car ils souhaitaient changer un pneu et profiter de la gratuité de l’hébergement qu’offre un van. De notre cote, nous sommes obligés de booker 3 nuits de plus dans notre hôtel backpacker à 58$ / nuit . Nous sommes des boulets. Trop bons trop cons comme on dit.  

Mais ce n’est pas fini, si ce n’était que ça tout irait bien dans le presque meilleur des mondes. Sur Facebook, il y a la possibilité de vérifier le moment où le destinataire d’un message le lit. Je peux donc voir que les allemands reçoivent et lisent mes messages. Malgré cela, ils ne répondent pas … Strange strange … Au bout d’un moment ( la veille au soir de l’échange ) , ils finissent par répondre en s’excusant de ne pas avoir répondu car ils n’avaient pas lu nos messages. Mais bien sur … J’appelle alors Mark Zuckerberg ( ndlr Boss de Facebook ) pour m’assurer qu’il ne m’ a pas menti, il me jure sur la tête de tous les utilisateurs de son petit réseau social qu’il me dit la vérité. Bref, après quelques échanges de messages sur Facebook nous nous mettons d’accord pour faire l’échange le lendemain matin sans encombres. Mais bon, je commence de moins en moins à le sentir ce gentil petit couple allemand de faux timides mignons.  Pendant l’échange, on se rend compte que la porte arrière du Van ( coffre ) ferme mal, il y a un jour. Ils nous assurent qu’il n’y a pas de problème, qu’ils ont voyagé avec pendant 2 mois et qu’ils n’ont pas eu froid etc … Bref, ça nous saoule un peu et on veut rapidement en finir avec cette histoire. On fait donc l’échange, remplit les papiers de changement de propriétaire, récupère le passeport de Lucie et hop nous voilà en possession du van. C’est là que ça devient drôle. Nous n’avons pas vérifié les niveaux d’huile et de liquide de refroidissement. Apres vérif : tous les 2 vides ! Arghhhh … En discutant avec d’autres backpackers un peu mécano ( plus que nous en tous cas !! ) , ils nous rassurent en nous disant que s’ils ont conduit pendant 2 mois avec, ils ont du perdre de l’huile et du liquide de refroidissement et qu’en les remplissant ça devrait pouvoir le faire. Bon bin on va faire ça alors hein ! Je file à un Super Cheap Auto ( grand magasin où l’on trouve tout et n’importe quoi pour l’entretien d’une voiture ) avec un autre backpacker et on revient avec du liquide de refroidissement et un bidon d’huile.  On remplit tout ça et on prend enfin la route en croisant les doigts pour que rien d’autre n’arrive. Au final, le van fait quand même pas mal de bruit, je sens de temps en temps l’embrayage un peu fébrile mais bon, on se dit que c’est normal, il a plus de 300 000 bornes, il est plus tout jeune le Sam. [ je vous  passe tous les détails du road trip qui feront l’objet d’un article à part entière ] . Nous roulons 4 ou 5 jours de Auckland jusqu’à Dannevirke où se trouve notre second Wwoofing. En arrivant là bas on se dit qu’il serait bien qu’on fasse un gros check-up du Van avant d’embarquer pour l’île du sud où de longues routes de montagne nous attendent. Lyn, notre fermière, nous oriente vers son mécanicien, apparemment le plus honnête de Nouvelle Zélande ( lol ) .  J’emmène notre petit van chez le mécano pendant que Lucie s’affaire à coudre de magnifiques rideaux pour l’intérieur du van. Lorsqu’elle me voit revenir du rdv, elle croit d’abord à une grosse blague. Moi-même je ne savais pas trop comment y croire. Pendant tout le trajet retour je réfléchissais ( tout en encaissant le coup )  à la manière dont j’allais expliquer à Lucie que le van a le radiateur qui fuit, un pneu à changer au plus vite, le pare brise a une fissure trop grande pour repasser le contrôle technique, la porte arrière a un plus gros problème que ce que l’on pensait, la boite à vitesses est sur le point de lâcher, l’embrayage vit ses derniers moment et il y a une fuite d’essence ( qu’il a gentiment réparé pour 10$ ) . Le prix total des réparations est supérieur à 2000 $ si l’on veut régler les problèmes et donc avoir une chance d’affronter sereinement l’île du sud. Des envies / mots pas très catholiques commencent à surgir de nos esprits par rapport au gentil petit couple d’allemands. 

Pour conséquence, nous ne sommes pas allés sur l’île du sud. Nous avons passé plus de temps dans l’île du Nord avec l’angoisse que le van nous ne lâche. Au final, il ne nous a pas lâché et on a réussi à le revendre à un mécano pour 700$ ( ce qui n’était pas une mince affaire ) . 

Conclusion de tout ça : 

Si vous achetez un van en Nouvelle Zélande : Exigez d’aller voir un mécano avant l’achat. Cela vous coûtera peut être une centaine de $, mais croyez-moi, ce sera beaucoup de tracas en moins. Il ne faut pas hésiter, aussi, à mettre un peu plus d’argent à l’achat pour avoir un véhicule niquel. Il sera d’autant plus facile de le revendre par la suite. Il existe aussi des mécaniciens « honnêtes » qui retapent des van. Ces derniers vous vendent le van avec une sorte de garantie: si vous avez le moindre problème, le mécanicien se charge de vous dépanner à ses frais. Il considère que le problème vient de son fait et non du votre. Une fois votre trip terminé, il propose aussi de le racheter ! Ce qui vous permet d’être détendu à ce niveau là. Il vous est ainsi possible d’essayer de le revendre à des backpacker et si cela n’a pas fonctionne, de vous rabattre sur le mécanicien qui vous le reprendra coûte que coûte.