Aujourd’hui nous sommes à Waterloo, en Tasmanie, mais il nous faudra surement quelques mois pour vous raconter nos péripéties sur le blog :) :)

Alors remontons quelque peu le temps pour arriver au 2 décembre. Nous quittons Hanoï pour Sydney. L’idée de quitter l’Asie ne nous emballe pas du tout à ce moment là. Les voyageurs que nous avons rencontré au Vietnam (ou ailleurs) qui nous ont parlé de l’Australie ne nous ont pas donné envie: la vie est chère, les distances sont longues à parcourir, les logements difficiles à trouver… Quand on vient d’un pays où l’on mange pour 1 euro, dort pour 5 et où l’on peut voir des paysages magnifiques et très différents sans devoir parcourir des centaines de kilomètres… On y allait à reculons.

 On arrive à Sydney. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que notre avis change. Nous prenons un bus pour nous rendre de l’aéroport au centre ville. « Hello! How is going? ». Genre le chauffeur nous demande comment on va! Finalement, il n’y a pas qu’en Asie que les gens sont accueillants!!!

Le charme du centre ville fait lui aussi son effet. Il n’est pas si grand. Les rues sont aérées. Il y a beaucoup d’espaces verts, notamment la jardin botanique avec la vue sur l’opéra. On voit des perroquets à la crête jaune et d’autres oiseaux bizarres. L’Australie nous plait bien pour le moment!

Nous passons 4 jours à Sydney, à découvrir la ville en nous baladant. C’est court mais nous devons partir. Nous sommes attendus à Mildura pour commencer un boulot dans une ferme.

(L’idée de faire un voyage d’un an ne nous suffisait plus. Nous avons décidé de décaler tous nos billets d’avion de 4 mois. On a donc le temps de travailler en Australie et mettre un peu d’argent de côté pour voyager plus longtemps.)

Pour aller à Mildura, il nous faut prendre un avion pour Melbourne puis un bus.

Nous restons deux jours à Melbourne. La visite de la ville est courte mais nous avons beaucoup aimé! Je n’avais jamais vu autant de graffitis en un seul endroit; de looks si différents (peut être à Londres, il faudrait compter) et de boutiques à la déco invraisemblable!

Après une nuit dans un bus, nous arrivons enfin à Mildura. La ville est petite. Les rues n’ont pas vraiment de charme. Enfin, la ville globalement n’a pas vraiment de charme… Les habitants de Mildura vivent essentiellement de l’agriculture. 

On se rend à Merbein, genre de banlieue de Mildura. On pense arriver dans une ferme où on nous attend pour commencer le ramassage des pastèques… Erreur!!!! On se trouve, en fait, dans un hôtel miteux avec quarante autres étrangers attendant de travailler.

C’est une pratique courante dans l’état du Victoria, genre d’arnaque répandue (mais à ce moment là on ne le savait pas). C’est une région agricole où beaucoup de backpackers se rendent pour travailler. Du coup, un gros business s’est développé autour des étrangers à la recherche d’un boulot. Des “contracteurs” font le lien entre les travailleurs et les fermiers. Ils ont généralement des hôtels. Si une personne souhaite trouver du travail, elle doit rester dans cet hôtel et attendre que le contracteur lui en trouve. Il touche, en plus du loyer, une partie du salaire que se fera cette personne une fois embauchée.

Dans notre hôtel de Merbein, certaines personnes étaient là déjà depuis plusieurs jours sans travailler. Et puis quand je parle “d’hôtel”, c’est un bien grand mot. C’est un immeuble en ruine, sale, évier bouché, sans lumière dans la chambre et lits superposés.

On y est restés trois jours, le temps de trouver autre chose.

On prend contact avec une fermière qui cherche un couple pour conduire le tracteur et ramasser du raisin. Elle souhaite que les personnes soient véhiculées. C’est pas notre cas mais on lui fait croire le contraire pour décrocher l’entretien. On s’y rend en taxi. Notre culot à payé, puisqu’elle nous embauche et nous vend, en plus, sa voiture pour 2000 dollars (1400 euros).

A partir de ce moment, on vit dans une petite maison dans l’exploitation de raisins. Elle est plutôt confortable mais se trouve à 15 km de la première ville. Sans voiture on serait surement mort de faim et de soif, à la merci des animaux des alentours.

Flo travaille pour le fils de la fermière, Dino. Il conduit le tracteur pour ramasser les caisses de raisins cueillis par les piqueurs. J’ai ramassé le raisin pendant trois jours puis ai lâchement abandonné le boulot. C’était dur et pas très bien payé: 2 dollars 30 pour la caisse de raisins de 10 kg; raisins qu’il faut cueillir, nettoyer, peser. Autrement dit il est casiment impossible de dépasser les 10 dollars de l’heure.

Après quelques jours de recherche, des dizaines de coup de téléphone et de CVs déposés, j’ai finalement trouvé un autre job dans une usine de “mise en paquets d’asperges”. Je fais des petits bouquets d’asperges, à la chaîne. Le travail est honnête. Pendant ce temps, Flo conduit toujours le tracteur!

Nous sommes restés quasiment deux mois dans cette maison du bout du monde, éloignée de toutes activités et civilisations. Les jours se ressemblaient: on partait tôt au boulot, rentrait plus ou moins tard selon les aléas des températures. On regardait quelques séries ou films avec les deux autres couples de français qui partageaient la maison. Quand on ne bossait pas on allait à la piscine municipale, seule activité des alentours. Ce quotidien était sympa mais au bout de deux mois je ne pouvais plus voir ni les asperges, ni les vignes, ni cette maison! On a donc décidé de reprendre la route et de changer d’air.