C’est donc en s’arrêtant dans cette jolie Guesthouse de Paksong que nous avons rencontré Kay, jeune trentenaire revenu au Laos 2 mois plus tôt pour aider sa mère. Kay nous explique qu’au Km 40 ( à 40 km de Paksé vers l’Est ) se trouve une petite exploitation de café et de thé, tenue par sa tante. Et devinez quoi ? Elle accueille des volontaires de temps à autre pour donner un coup de main à la ferme. On troque alors notre projet des 4000 îles contre une dizaine de jours chez « Sène et South ». C’est très compliqué de résumer ces 10 jours en un article mais je vais tenter de le faire. 

Tout d’abord, que ce soit Lucie ou moi, n’avions jamais participé à une expérience de wwoofing avant. Autrement dit, ça a été pour nous une grosse dose de découvertes ! 

A la ferme de South et Sène, on y trouve une boutique ouverte où sont vendus les produits de l’exploitation. On peut aussi consommer directement le café ou le thé sur place. En s’enfonçant un peu plus, on accède à une multitude d’arbres fruitiers, de poivriers, arbres à thés, et bien entendu les plantations de café composées de Robusta et Arabica. 

Durant notre séjour, d’autres wwoofers partageront notre quotidien : Dorothée, Denis, Charlotte et Thomas . Avec cette fine équipe, nous partageons les repas, les soirées et surtout le travail ! Les tâches se résument au travail du Bambou, plantations, mise en sachet du thé, mais aussi béton pour les plus chanceux ;) . Ces 10 jours ont été pour nous extrêmement formateurs et nous en garderons d’excellents souvenirs …  Après 2 mois de voyage en mode « Visite », le travail manuel s’avère être un réel plaisir. Et puis bon, il faut l’avouer, le rythme de travail Lao ne risquait pas de nous tuer à la tâche. Je me rappelle encore du premier jour où je m’excitais sur les bambous avec la machette, j’essayais de faire les choses bien, à un bon rythme. Au bout de 10 minutes, Sène vient me voir en me disant qu’il faut y aller tranquillement, que ça ne sert à rien de se presser, que si ce n’est pas fini aujourd’hui, je n’aurai qu’à le finir demain etc … En bref, aux antipodes de ce que n’importe quel boss ou chef de projet vous dirait. Et bien figurez-vous que c’est une excellente stratégie de gestion d’équipe !! Car finalement, on est détendu, on discute, on philosophe sur le bambou ou une vie future moins sédentaire, et on a envie que Mr Sène soit content du taff ! 

Je me rappellerai longtemps des explications de Sène (le fermier) sur la construction d’un toit pour une petite cuisine, ou encore sur comment faire une palissade en bambou de manière esthétique … Toutes ces phrases ponctuées d’un « Tout simplement » et d’un sourire omniprésent. Ici, la vie est là, palpable. Tous les matins, Sène se réveille sur les coups de 5h. Sa première tâche est de préparer à manger pour l’aumône. [C’est assez courant au Laos, le matin, les moines se rendent dans les rues et font l’aumône. Mais alors je ne m’imaginais pas qu’ici, au bord de la route, au km 40, les moines viendraient de la pagode jusqu’à la petite ferme. ] Après l’aumône, 4 ou 5 cigarettes et plusieurs coups de balais dans la maison, il est temps d’ouvrir le magasin : tous les produits stockés dans la maison doivent donc être amenés à la boutique. Puis la « routine » d’une journée classique à la ferme démarre. 

Je tiens à remercier encore une fois tout le monde pour ces moments qu’on a passé ici … On reviendra. 

Voila quelque photos pour résumer ces 10 jours … ( Copyright de Dorothée pour certaines ;) )