Voilà plus de deux mois que nous sommes en Australie. Je me dis très régulièrement “demain, je publie un article dans le blog”… Demain c’est finalement aujourd’hui.

Pour reprendre où nous en étions, nous avons quitté le Cambodge pour le Vietnam.

Nous sommes arrivés à Ho chi minh le 7 novembre. Pendant trois jours, nous préparons notre voyage en solitaire (nous décidons de partir à l’aventure chacun de notre côté. Flo a moto, moi en bus locaux).

Les préparatifs sont surtout d’ordre matériels. Il nous faut une tablette pour pouvoir rester en contact avec le monde (Flo reçoit la garde de l’ordinateur), des puces téléphoniques pour s’appeler en cas de pépin, un guide du Vietnam chacun (une copie du lonely planet de 2011 achetée dans le coin d’une rue fera l’affaire) et surtout la recherche et l’achat de la moto de Flo.

Nous partons ensuite à l’aventure. C’est le cas de le dire. Le Vietnam n’est pas facile à parcourir. Il ne faut pas calculer l’itinéraire en fonction des kilomètres mais en estimant les heures: 300km → 12 heures de voyage. Pour aller d’Ho chi minh vers Kontum, par exemple, il faut d’abord monter en altitude en arpentant une montagne. Les routes sont étroites et sinueuses. Heureusement, les propriétaires des bus locaux offrent de petits sacs plastiques dans lesquels chacun dépose le repas de la veille. Une fois l’offrande effectuée, il ne reste qu’à le jeter par la fenêtre. Après avoir passé cette étape, nous arrivons sur une route, certes droite et large, mais inachevée. Nous roulons à 30 km/h sur des cailloux en essayant de contourner les trous. Tout le corps tremble, les membres s’engourdissent et des fourmis commencent à circuler des pieds à la tête. Je me suis demandée si je n’allais pas passer la nuit sur la route (nous étions partis depuis 7h00 et sommes arrivés à 21h00).

Mais, comme toujours, ces épreuves en valent la peine.

Le Vietnam est magnifique et les vietnamiens particulièrement accueillants. Ils sourient sans cesse. Ils sont intéressés. Les enfants nous saluent et les plus âgés nous disent « hello ». Je n’ai pas eu l’occasion de le vivre, mais Flo a pu se reposer sur eux quand il était en galère avec sa moto.

J’ai adoré Kontum pour ça. La ville n’a rien d’extraordinaire mais je garde un souvenir génial des habitants. Lorsque je me baladais dans la rue, ils me saluaient et proposaient de venir m’asseoir avec eux. Une vieille dame m’a interpellée pour me raconter qu’elle se rendait à l’église et qu’elle vivait à quelques mètres de là. Plus tard, un jeune me demandait si nous pouvions parler anglais ensemble, pour qu’il pratique. Je me suis sentie totalement acceptée et en sécurité, ce qui est très agréable quand on voyage seule.

Il y a aussi eu le parc naturel de Phong Nha où on peut visiter des grottes gigantesques et faire du vélo au milieu de ces « rochermontagnes » spécifiques au pays. J’y suis restée trois jours. Le seul point négatif est cet hôtel à backpackers, où tous les voyageurs occidentaux se rendent, qui dénote avec le paysage. J’ai aimé l’endroit et y ai fait de belles rencontres mais cet hôtel laisse présager ce qu’il adviendra du lieu d’ici quelques années…

Sapa aussi. Cette région a été mon coup de cœur autant pour les paysages que les personnes qui j’y ai rencontrées. Elle est au nord, en altitude. Il y fait froid et humide. La végétation est d’un vert vif. Les hmongs fleuris, les hmongs noirs, les red Hat vivent encore en habits traditionnels. Ils cultivent le riz en sculptant la montagne en d’immenses escaliers. J’y ai fait un trek de deux jours, avec une nuit chez l’habitant. Le guide, qui était une Hmong noire, parlait très bien anglais. Elle nous a fait découvrir l’histoire de sa région avec passion. Ces femmes sont impressionnantes. Elles parcourent tous les jours les dizaines de kilomètres entre leur village et Sapa, la ville principale. Elles vivent du tourisme. Elles sont guides ou vendent des habits et objets aux voyageurs.

Cat Ba et la baie d’halong. On ne pouvait pas y couper. Cette partie là du Vietnam nous l’avons faite ensemble avec Flo. Nous nous étions rejoint à Hanoi pour vivre nos derniers jours vietnamiens ensemble. Les cartes postales n’exagèrent pas! Les rochermontagnes sortant de l’eau, comme venus de nulle part, sont massifs. On s’y est baladé en bateau, on a mangé du riz frit aux fruits de mer au bord de l’eau, traversé l’ïle de Cat Ba en scooter, vu notre plus beau coucher de soleil depuis le début du voyage et vécu les massages vietnamiens avec douleurs.

On a donc tous les deux remonté le Vietnam du sud au nord. On s’est parfois rejoint pour une après midi ou une nuit mais on a vécu notre expérience chacun de notre côté. Aucun regret d’avoir parcouru le Vietnam toute seule.

Voyager toute seule a beaucoup d’avantages finalement.

En vrac, mon voyage toute seule m’aura permis de:

  • développer mes capacités linguistiques: l’anglais au quotidien et le langage du corps (seul moyen de communiquer quand on ne parle pas la même langue).
  • prendre le temps: de se balader, de boire un verre, de réfléchir à la vie (forcément, il faut combler certains longs moments d’attente).
  • choisir les destinations, le nombre de jours à passer à chaque étape et les bus pour y aller
  • faire des rencontres, vietnamiennes ou étrangères. J’ai remarqué que les gens viennent plus facilement discuter lorsqu’on est seul. Ils ont peut être moins l’impression de gêner. Les rencontres sont un point fort dans ce genre de voyage. Il y a beaucoup de personnes qui se lancent dans l’aventure du voyage solo. On se retrouve et partage un bout de chemin ensemble. On est quand même rarement seul quand on voyage seul…
  • se faire violence et oser. C’est pas toujours facile. Le premier jour j’ai mangé à 15h00 passé parce que je n’osais pas rentrer dans un restaurant. Il faut dépasser ses appréhensions.

Le plus gros désavantage aura été de prendre des photos avec la tablette! C’est pas très discret et la qualité est… pourrie!

 

Ho chi minh – Da Lat – Kontum – Hoi an – Hué et Phong Nha

 Sapa

Cat Ba et la Baie d’Halong